Des artistes inattendu·e·s sortent du Chapeau de Mont-Laurier

Mélanie, c’est une fille créative et impliquée. Avec elle, les choses se passent. D’ailleurs, si la culture bat son plein dans le coin de Mont-Laurier, c’est en partie grâce à elle et à son cabaret-spectacle Le Chapeau, un projet qui lui trottait dans la tête depuis son retour en région il y a quelques années. Il faut dire que son pari était quand même audacieux : offrir une scène qui mettrait les projecteurs sur les talents émergents de la région. Un ajout essentiel au milieu culturel du territoire, une initiative qui a pavé la voie à des bienfaits allant bien au-delà des quatre murs de ce sous-sol électrisant de la rue du Pont.

Le Chapeau dans L'Autre Laurentides, par Visages régionaux

Mélanie, sur la scène du Chapeau à Mont-Laurier.

Christel Bourque

Dramaturge, autrice, poète, enseignante de théâtre — Mélanie est une figure de proue du milieu culturel de L’Autre Laurentides. Elle a quitté la région pour ses études en théâtre et c’est en revenant s’y établir que l’idée de créer un lieu de diffusion d’art multidisciplinaire à commencer à germer. Cinq ans plus tard, à l’automne 2022, Le Chapeau a finalement ouvert ses portes. Le nom de la place fait un clin d’œil aux contributions volontaires recueillies à la fin de la soirée, une pratique intemporelle qui permet de rendre l’art accessible à tous·tes.

Les bienfaits d’un lieu et d’une scène ouverts à tous·tes comme ceux-là sont multiples tant pour Mélanie, qui tient les rênes, que pour les artistes, le public, le milieu culturel et la région!

Des artistes qui s’émancipent

Au Chapeau, on est beaucoup plus “artistes émergent·e·s”. On n’essaie pas nécessairement d’attirer de grands noms. On essaie plus d’attirer de la qualité qui vient de l’ombre.

Mélanie remarque que plusieurs artistes sont sorti·e·s de leur coquille depuis l’ouverture. « Les gens écrivaient sur leur coin de table ou jouaient de la musique à la maison. D’autres n’en faisaient plus depuis longtemps. » Le Chapeau leur a donné le goût de recommencer.

Visages régionaux

Les open mic mensuels du Chapeau permettent notamment à ces artistes de l’ombre d’apprivoiser la scène ou de renouer avec les arts de performance. Selon Billie Piché, improvisatrice à la LIMOL et spectatrice assidue du Chapeau :

Les gens ont la chance d’essayer la scène, de présenter leur talent, de participer au dynamisme artistique. Le fait que le lieu soit plus petit, ça crée un effet de proximité et d’intimité plus grand. Ça les encourage à être eux-mêmes, sans filtre.

Mélanie fait aussi preuve d’une grande ouverture quant aux différentes soirées proposées à l’initiative même des artistes. Parce que cette scène-là, elle est d’abord et avant tout pour elles et pour eux.

Les spectateur·trice·s au rendez-vous

On pourrait croire qu’un lieu de diffusion comme celui-là peine à faire salle comble en région. Détrompez-vous. Les amateur·trice·s de culture sont au rendez-vous et reconnaissant·e·s d’avoir accès à des spectacles de qualité ; à de l’art de proximité. Qui plus est, comme la présence des enfants est non seulement permise, mais aussi encouragée, la culture se consomme maintenant en famille! Jeunes et moins jeunes se côtoient, et ça donne lieu à de beaux échanges.

Christel Bourque

Ici, tout le monde se connaît, ou presque. Exit l’anonymat. Ton voisin, ta dentiste, ton thérapeute : tout le monde peut se retrouver tour à tour sur scène et dans l’assistance. Ça peut être plus difficile de se laisser aller, au départ, mais une fois la gêne passée, les artistes et le public se montrent volontaires et font preuve de beaucoup de générosité. Les soirées d’impro de la LIMOL en sont d’ailleurs la preuve.

La LIMOL de Mont-Laurier

Christel Bourque

Un milieu culturel bonifié

Dans L’Autre Laurentides, la culture est omniprésente. Théâtre, musique, poésie, improvisation, karaoké, soirées ludiques… Ce nouveau lieu de diffusion offre à la communauté une grande variété de formes d’art pour s’assurer de toucher un large public. Après quelques mois d’opération, Le Chapeau se démarque déjà par son audace. Ce lieu artistique phare offre une tribune aux gens, une place pour s’exprimer et se sentir écouter, sans jugement. Le besoin n’était pas évident à déceler au départ. Mais maintenant que le lieu existe, cette bonification de l’offre culturelle en place s’avère inestimable pour la communauté.

Saint-Aimé-du-Lac-des-Îles, par Visages régionaux

Marc-André Laurin

Paysage d'hiver dans L'Autre Laurentides, MRC d'Antoine-Labelle, par Visages régionaux

David Ouimet

Notre-Dame-de-Pontmain, par Visages régionaux

Marc-André Laurin

Notre-Dame-du-Laus, par Visages régionaux

Marc-André Laurin

Une région inspirante

Les gens sont inspirés par leur territoire. L’espace et la liberté que le monde de la place ressent viennent, selon Billie, du simple fait d’habiter ici. Ça leur permet de laisser libre cours à leur créativité, d’essayer des choses et d’utiliser la matière première même pour créer. Le Chapeau est une belle vitrine. En attirant des gens d’ici, mais aussi de passage, il offre en plus une belle visibilité au territoire.

Une entrepreneure comblée

Mélanie a eu l’occasion de faire carrière dans la métropole. Mais rapidement, elle a réalisé que son sentiment d’accomplissement était beaucoup plus grand, tout comme l’influence qu’elle pouvait avoir sur son milieu, lorsqu’elle portait et menait des projets culturels avec les gens de sa communauté dans L’Autre Laurentides. Le Chapeau, c’est un peu comme l’aboutissement de cette réflexion.

Mélanie

Christel Bourque

Chapeau à toi Mélanie, pour ce lieu de diffusion culturel inspiré et inspirant dans L’Autre Laurentides. Et on te dit un bon gros mot de Cambronne pour la suite!

Tu peux entendre Mélanie lire un poème qu’elle a composé en visitant le site Web de L’Autre Laurentides ou en suivant ce territoire sur Facebook et Instagram.