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Lebel-sur-Quévillon, deux jours avant les feux

C’est sous un soleil plombant, par une magnifique semaine de début juin qui enregistrait des températures anormalement chaudes, que j’ai sillonné Lebel-sur-Quévillon dans ses moindres détours. J’avais comme mission privilégiée d’aller à la rencontre de propriétaires d’entreprises tenaces et de citoyennes et citoyens qui font preuve d’un engagement hors norme pour assurer l’avenir de leur communauté.

Pendant quatre jours, appareil photo au cou et goutte au front, j’ai eu la chance d’échanger et de capter les sourires d’une nouvelle génération émergente de jeunes leaders qui est venue (ou revenue) s’installer à Lebel-sur-Quévillon.

 

Ni les gens de la place, ni moi, ne nous doutions de ce qui allait se passer dans les quelques jours suivants.

 

Comme à chaque visite, tout ce beau monde m’a généreusement et amicalement accueillie entre les murs de leur entreprise et sur leur lieu de travail pour discuter de leur parcours entrepreneurial, de leur implication et de leurs ambitions pour Lebel-sur-Quévillon.

Une marque pour raviver la flamme

Cette virée de juin 2023 était ni plus ni moins ma quatrième incursion à Lebel-sur-Quévillon.

Suite à une période assombrie par la fermeture de la papetière (et principal employeur de la municipalité) en 2005, Lebel-sur-Quévillon a voulu impliquer son monde dans un renouveau lumineux. En 2021, la ville a mandaté Visages régionaux pour l’élaboration de sa marque territoriale dont la mission principale est de fortifier le sentiment d’attachement des citoyen·nes et de les (re)mobiliser dans la prise en charge de leur milieu.

C’est donc avec le plus grand plaisir que je me suis rendue à Lebel-sur-Quévillon par trois fois, accompagnée de précieux collaborateurs, pour tourner une vidéo sur le thème du vivre-ensemble et capter le mode de vie quévillonnais en photos.

Je me souviendrai toujours d’un matin d’hiver à -38 degrés sur le lac Quévillon, tout en contraste avec la chaleur ressentie en ce début juin 2023, quelques jours avant les feux de forêt historiques.

 

Des citoyen·nes qui regardent en avant

Cette fois-ci, j’avais donc pour objectif de mettre en lumière l’engagement des piliers du milieu, de donner la parole aux personnes de cœur qui insufflent ce vent de renouveau et de confiance à leur municipalité.

Émilie et Louise m’ont impressionnée par leur dévouement envers la dynamisation de leur milieu de vie.

Lors de cette même visite, j’ai parlé d’entrepreneuriat avec Audrey et David qui venaient tout juste d’ouvrir leur café-crèmerie. Annie m’a quant à elle fait le topo de sa reprise de la Pizzéria Quévillon… en pleine pandémie!

J’ai été profondément touchée par l’humanité de Sandra, Marie-Claude et toute la gang en intervention du milieu sociocommunautaire qui défendent ces services essentiels avec passion.

Je me suis imaginée vivre ici et côtoyer au quotidien toutes ces personnes avec qui j’ai eu la chance de développer un lien, et même une sorte d’intimité, tandis que je travaille depuis les trois dernières années à attirer l’attention sur les talents et les qualités qui les rendent uniques, magnifiques et tellement authentiques.

Quand tout bascule en un éclair

À la fin de ce mandat, j’étais un peu nostalgique de quitter Quévillon. Il faut dire que je ne savais pas si j’y reviendrais de sitôt. Sur le chemin du retour, les éclairs fusaient violemment du ciel noir et chargé.

 

Le surlendemain de mon départ, la ville était évacuée d’urgence, menacée par un feu de forêt déclenché par la foudre.

 

Quel choc de savoir toutes ces personnes avec qui j’avais échangé quelques jours auparavant, plongées dans l’angoisse et l’insécurité. Imaginez, devoir quitter son domicile en catastrophe, sans savoir quand ou si vous reviendrez. Toutes mes pensées étaient alors avec les Quévillonnaises et les Quévillonnais.

J’ai eu peur que ces photos soient les dernières captées de Lebel-sur-Quévillon. Je me considère privilégiée d’avoir pu saisir ces portraits figés dans l’innocence, immortalisés dans cet étrange espace temps.

Résilience, solidarité et espoir

Partout au Québec, des communautés sont exposées aux catastrophes naturelles causées par les changements climatiques. Les inondations, les incendies, la contamination des eaux, la sécheresse ou l’engorgement des sols cultivables ne sont que quelques tristes exemples de cette réalité.

D’autres milieux sont quant à eux frappés par des drames humains qui marquent à jamais la mémoire collective. En région comme en ville, nul n’est à l’abri.

 

Dans l’adversité, ces communautés démontrent courageusement qu’il est possible de transformer ces événements en une solidarité inébranlable.

 

Elles s’organisent, guérissent, innovent et se soutiennent pour se redéfinir, se rebâtir. Lebel-sur-Quévillon en est un exemple fort. Encore une fois, la résilience de sa communauté brille et tire sa force du fort lien humain et communautaire qui unit tout le monde.

La solidarité fait partie de l'identité de Lebel-sur-Quévillon
Maud La Rue

À Quévillon, l’épais nuage de fumée s’est dissipé au-dessus de la ville pour laisser entrer la lumière. Et comme toujours, les Quévillonnaises et Quévillonnais regardent fièrement en avant.

Pour voir, entendre et comprendre comment les gens de place ont vécu ces événements, et surtout, comment ils se relèvent, je vous suggère ce reportage de Radio-Canada : Après les feux, comment va Lebel-sur-Quévillon?

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